La Vitamine D et le COVID 19
Vitamine D3 ou cholécalciférol
(voir classification 18 et classification 64)
Selon Fiona Mitchell & al (2020), « un nombre croissant de preuves circonstanciées établit désormais un lien spécifique entre les résultats du COVID-19 et le statut en vitamine D ».
- La pandémie s'est d'abord propagée dans les zones de moyenne latitude nord où la température moyenne était de 5 à 11 °C et une faible humidité. Aucun lien de cause à effet n'est à ce jour explicite, mais des chercheurs de l'université de Cambridge (12 mai 2020) attirent l'attention sur le fait que la carence en vitamine D (« qui a également été décrite comme une pandémie ») sévit sous certaines latitudes (en particulier en Europe), à tous les âges et pour toutes les origines ethniques : ainsi, 40 % des Européens manquent de vitamine D (taux de 25 (OH) D <50 nmol/L) et 13 % sont en carence grave (25 (OH) D <30 nmol/L). Une relation quadratique a été mise en évidence entre les niveaux de vitamine D et le degré de pénétration de la COVID-19, selon la latitude. Dans la population générale, les pays où l'on manque le moins de vitamine D sont équatoriaux, et moindrement subtropicaux (Arabie saoudite 46 %, Qatar 46 %, Iran 33,4 %, Chili 26,4 %). Les pays des latitudes moyennes en manquent plus (France 27,3 %, Portugal 21,2 % et Autriche 19,3 %) et les pays de carence sévère (proche de 0 % à haute latitude) sont proches des pôles (ex : Norvège, Finlande, Suède, Danemark et Pays-Bas). Selon eux, une sévère carence en vitamine D pourrait aggraver le taux de mortalité de la COVID-19.
- Les malades de la COVID-19 ont généralement un taux anormalement bas de vitamine D. Cela a été montré en Suisse par des dosages rétrospectifs de 25-hydroxyvitamine D (25 (OH) D) dans le plasma d'une cohorte de patients suisses. Les patients testés positifs au virusSARS-CoV-2 en avaient (en valeur médiane) 11,1 ng/mL, soit deux fois moins que le dosage médian (24,6 ng/mL) des patients testés négatifs ; cette différence restait valable en stratifiant les patients selon l'âge (> 70 ans).
- La vitamine D est connue pour interagir avec l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2.
- Elle semble favoriser une meilleure production de peptides antimicrobiens dans l'épithélium des voies respiratoires (immunité cellulaire renforcée).
- Elle atténue la réponse inflammatoire excessive (choc cytokinique) induite par le système immunitaire inné face au SARS-CoV-2 (chez les malades atteint par la forme sévère de la COVID-19, le système immunitaire inné génère un flux très élevé de cytokines pro-inflammatoires en réponse aux infections virales et bactériennes). La vitamine D semble freiner la production de cytokines Th1 pro-inflammatoires, tout comme le facteur de nécrose tumorale α et l'interféron γ [31]. L'administration de vitamine D réduit l'expression des cytokines pro-inflammatoires, tout en favorisant l'expression des cytokines anti-inflammatoires par les macrophages.
- La vitamine D (parmi de nombreux autres facteurs) agit sur le système immunitaire adaptatif.
Ceci expliquerait des morbidité et mortalité plus élevées en hiver et dans les pays nordiques, et que « les Noirs et les minorités ethniques – qui sont plus susceptibles de souffrir d'une carence en vitamine D parce qu'ils ont la peau foncée – semblent être plus affectés que les Blancs par la COVID-19 » (par exemple, en Angleterre et au Pays de Galles les Noirs sont plus de quatre fois plus susceptibles de mourir du COVID-19 que les Blancs). L'Italie et l'Espagne, deux pays bien ensoleillés, semblent contredire cette théorie, mais la prévalence de la carence en vitamine D y est« étonnamment courante ».
Sur ces bases, et sachant que les effets secondaires de cette vitamine sont rares, plusieurs équipes scientifiques ont suggéré une supplémentation prophylactique en vitamine D et/ou l'enrichissement des aliments comme thérapie adjuvante dans le monde.