Jabir ibn Hayyan
(721 - 815)
Abu Mūsā Jābir ibn Hayyān (en arabe : جابر بن حیان, en persan : جابر بن حیان, souvent avec les nisbahs d'al-Bariqi, al-Azdi, al-Kufi, al-Tusi ou al-Sufi ; fl. c. 721 - c. 815), aussi connu par la latinisation Geber, était un polymathe : chimiste et alchimiste, astronome et astrologue, ingénieur, géographe, philosophe, physicien, et pharmacien et médecin perse originaire de Tous, Khorassan, Iran.
'Geber' a également été réutilisé par un moine franciscain d'Assise, Paul de Tarente, habituellement appelé Pseudo-Geber, pour publier des écrits d'alchimie et de métallurgie7.
Fermement bâtis sur des observations expérimentales, ses livres donnent une systématisation des procédés chimiques fondamentaux utilisés par les alchimistes, tels que la cristallisation, la distillation, la calcination, la sublimation et l'évaporation. Ils constituent donc un grand pas dans la transformation de la chimie d'un art occulte en une discipline scientifique.
En particulier, Jâbir devine que des quantités finies de différentes substances sont mises en œuvre au cours des réactions chimiques, devançant ainsi de presque un millénaire les principes de la chimie moderne et notamment de la loi des proportions définies découverte par Joseph Louis Proust en 1794.
Héritier des alchimistes gréco-égyptiens comme Zosime de Panopolis, il utilisa l'alambic, qui lui permit d'effectuer des distillations de manière plus sûre, plus aisée et plus efficace. En distillant des sels en présence d'acide sulfurique, Jâbir découvrit l'acide chlorhydrique (à partir de chlorure de sodium) et l'acide nitrique (à partir de salpêtre) et aussi l'acide tartrique (à partir de résidus de vinification).
Il remarqua que l'ébullition du vin produit une vapeur inflammable, ouvrant ainsi la voie à la découverte de l'éthanol par Al-Razi.
Il proposa également une nomenclature des substances, qui peut être vue comme posant les bases de la classification des éléments moderne. Il proposa de séparer les substances en trois catégories : « esprits », qui se vaporisent sous l'effet de la chaleur comme le camphre, l'arsenic ou le chlorure d'ammonium ; les « métaux » comme l'or, le plomb, le cuivre et le fer ; et les « pierres » qui peuvent être broyées sous forme de poudre.
Jâbir ajouta quatre propriétés à la physique d'Aristote : le chaud, le froid, le sec et l'humide. Chaque élément de la physique d'Aristote était caractérisé par ces propriétés : le Feu était chaud et sec, l'Eau froide et humide, la Terre froide et sèche et l'Air chaud et humide. Dans les métaux, deux de ces propriétés étaient intérieures et deux extérieures. Par exemple, le plomb était froid et sec, et l'or chaud et humide. D'après la théorie de Jâbir, il devrait être possible en réarrangeant les propriétés d'un métal d'en créer un nouveau. Cette théorie fut à l'origine de la recherche de l’al-iksir, l'élixir indéfinissable qui aurait rendu cette transformation possible, équivalent de la pierre philosophale dans l'alchimie européenne.
On lui attribué ainsi la paternité d’un grand nombre d’équipements propres aux laboratoires de chimie. L’alambic est l’une d’elles, et non des moindres puisqu’elle sera l’instrument de base de tout chimiste qui se respecte, aidant grandement au processus de distillation. Plus encore, il sera derrière la découverte ou mise en application de bien de procédés et substances chimiques maintenant courants. Citons pêle-mêle la découverte de l’acide chlorhydrique, citrique, tartrique et nitrique, la mise au point et la préparation de l’acier et d’autres métaux, la prévention face à la corrosion ; l’usage du dioxyde de manganèse dans la fabrication du verre, le vernissage de tissus imperméables, la teinture sur d’autres ou l’identification de peintures et graisses. Il va aussi faire la classification des éléments en métaux, non-métaux et substances volatiles ceci en les distinguant quant à leurs propriétés. Il va encore durablement développer certaines techniques propres telles que la distillation, la cristallisation, la calcination ou l’évaporation. Aussi inventa-t-il l’eau régale, seul liquide permettant de dissoudre l’or. |
Que sait-on de l'acide tartrique en 800?
(voir classification -80-)
L'acide tartrique est connu depuis des siècles par les vignerons. Il a été isolé la première fois dans le tartrate de potassium, décrit dès 800 par l’alchimiste Jabir ibn Hayyan sous le nom de tartre.
L'acide tartrique est généralement extrait industriellement des co-produits de la vinification : tartres et lies de vin récupérés sur le fond et les parois des cuves. Ces résidus de vinifications sont séchés, purifiés et débarrassés des impuretés résiduelles. Ils sont ensuite transformés en une poudre blanche sans odeur avec un petit goût amer : l'acide tartrique naturel.
après
C'est le principal acide du vin (provenant du raisin), sous sa forme naturelle c'est-à-dire L-(+).

L‘acide tartrique est le nom usuel de l'acide 2,3-dihydroxybutanedioïque, qui a pour formule brute C4H6O6. C'est un acide α-hydroxylé. Sa formule semi-développée est HOOC-CHOH-CHOH-COOH.
L'acide tartrique possède deux atomes de carbone asymétriques mais ne possède que trois stéréoisomères car le (R,S)-acide tartrique est une forme achirale dite « méso » car possédant deux atomes de carbone asymétriques tout en ayant un centre de symétrie au milieu de ces deux atomes de carbone.
