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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 19:08

carbène

 

 

 

Le carbène est une molécule organique contenant un atome de carbone divalent.

 

Très stable dans un environnement tétravalent, le carbone peut également adopter un mode de liaison divalent. On lui attribue alors un doublet non liant et une lacune électronique.

 

Les carbènes sont en général utilisés comme intermédiaires réactionnels dans quelques réactions chimiques, où leur très forte instabilité permet de rendre réactives des fonctions relativement inertes.

 

En particulier, ils peuvent réagir avec un alcène afin de générer un motif cyclopropane, ou s'insérer dans une liaison C-C ou C-H. Naturellement instables, les carbènes peuvent acquérir une certaine stabilité en s'associant à des métaux de transition pour former des complexes métallo-carbènes. La double liaison carbone-métal formée dans ce type de composés permet de stabiliser temporairement le carbène.

 

Exemple la synthèse récente d'un ester en transformant à température presque ambiante (40 °C) du méthane CH4 en propionate d'éthyle CH3CH2C(=O)O-CH2CH3. Pour ce faire, un carbène (composé très réactif) a été introduit dans une liaison du méthane via un catalyseur organométallique.

 

La formation des carbènes est souvent effectuée à partir de composés diazo. La libération d'une molécule de diazote permet alors d'obtenir le carbone divalent.

 

Il existe des carbènes stables dits carbènes persistants comme ceux formés par des dérivés de l'imidazoline.

 

 

Histoire

 

Les carbènes ont été postulés pour la première fois par Eduard Buchner en 1903 dans des études de cyclopropanation du diazoacétate d'éthyle avec du toluène. En 1912, Hermann Staudinger a également converti des alcènes en cyclopropanes avec du diazométhane et du CH2 comme intermédiaire. Doering en 1954 a démontré leur utilité synthétique avec du dichlorocarbène.

 

Synthèse

 

Dans l'élimination α, deux substituants s'éliminent du même atome de carbone. Cela se produit avec des réactifs sans bons groupes partants vicinaux à un proton acide exposés à une base forte ; par exemple, le phényllithium soustrait HX d'un haloforme (CHX3).

 

Les molécules sans proton acide peuvent également former des carbènes. Un dihalogénure géminé exposé à des organolithiens peut subir un échange métal-halogène puis éliminer un sel de lithium pour donner un carbène, et le métal zinc soustrait les halogènes de la même manière dans la réaction de Simmons-Smith.

 

R2CBr2 + BuLi → R2CLi(Br) + BuBr

R2CLi(Br) → R2C + LiBr
 
Il n'est pas certain que ces conditions forment des carbènes réellement libres ou un complexe métal-carbène. Néanmoins, les métallocarbènes ainsi formés donnent les produits organiques attendus. Dans un cas spécialisé mais instructif, les composés α-halomercure peuvent être isolés et thermolysés séparément. Le « réactif de Seyferth » libère du CCl2 lors du chauffage :
 
 
C6H5HgCCl3 → CCl2 + C6H5HgCl
 
 
Les carbènes peuvent être produits séparément à partir d'une réaction d'extrusion avec un changement d'énergie libre important. Les diazirines et les époxydes se photolysent avec une libération considérable de contrainte cyclique en carbènes. Les premiers extrudent de l'azote gazeux inerte, mais les époxydes donnent généralement des déchets carbonyles réactifs, et les époxydes asymétriques peuvent potentiellement former deux carbènes différents. En général, la liaison C-O avec un ordre de liaison fractionnaire inférieur (moins de structures de résonance à double liaison) se brise. Par exemple, lorsqu'un substituant est un alkyle et un autre un aryle, le carbone substitué par un aryle est généralement libéré sous forme de fragment de carbène. La contrainte cyclique n'est pas nécessaire pour une force motrice thermodynamique forte. La photolyse, la chaleur ou les catalyseurs à base de métaux de transition (généralement le rhodium et le cuivre) décomposent les diazoalcanes en un carbène et en azote gazeux ; cela se produit dans la réaction de Bamford-Stevens et le réarrangement de Wolff. Comme dans le cas des métallocarbènes, certaines réactions de diazoalcanes qui se déroulent formellement via des carbènes peuvent plutôt former un intermédiaire cycloadduit [3+2] qui extrude l'azote.

 

   Pour générer un carbène alkylidène, une cétone peut être exposée au   triméthylsilyl diazométhane puis à une base forte.

 

Alkylidene carbene

 

 

 

 

 

article paru dans L'Actualité chimique de mars 2024
article paru dans L'Actualité chimique de mars 2024

article paru dans L'Actualité chimique de mars 2024

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 18:30

CVM

 

Le chlorure de vinyle, ou CVM (pour chlorure de vinyle monomère), également connu sous le nom de chloroéthène dans la nomenclature IUPAC, est un important composé organique industriel principalement utilisé pour produire son polymère, le polychlorure de vinyle (PVC).

 

À température ambiante, il se présente sous la forme d’un gaz toxique incolore à l’odeur douceâtre. Il est classé cancérogène certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer depuis 1987.

 

Image illustrative de l’article Chlorure de vinyle

 

 

 

SGH02 : InflammableSGH04 : Gaz sous pressionSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxique

 

 

Le chlorure de vinyle n'existe pas dans la Nature ; il été synthétisé pour la première fois en 1835 par Justus von Liebig et son assistant Henri Victor Regnault. Ils l'ont obtenu par traitement du 1,2-dichloro-éthane avec une solution d'hydroxyde de potassium dans l’éthanol.

 

En 1912, Fritz Klatte, un chimiste allemand travaillant pour Griesheim-Elektron, a fait breveter un procédé pour produire le chlorure de vinyle à partir de l’acétylène et de l'acide chlorhydrique en utilisant le chlorure mercurique comme catalyseur. 

 

À partir des années 1960/1970, en réponse aux préoccupations écologiques et sanitaires, cette méthode de production a été progressivement remplacée par des procédés plus économiques et moins polluants. L'alternative la plus commune utilise l'éthylène comme matière première, et des procédés de chloration et d'oxychloration pour synthétiser le dichloroéthane, lequel est ensuite pyrolysé pour obtenir du CVM.

 

L'utilisation de loin la plus importante du chlorure de vinyle est sa polymérisation pour fabriquer le PVC. L'opération à risque étant le décroutage des autoclaves après polymérisation.

 

Image illustrative de l’article Polychlorure de vinyle

 

poly(chlorure de vinyle)

 

 

     Dans l'eau du robinet : histoire d'un nouveau scandale sanitaire

 

Des années 1960 aux années 1980, des dizaines de milliers de kilomètres de canalisations en PVC ont été installées (dont en France) pour transporter l'eau potable. À cause des procédés de fabrication retenus dans ces deux décennies par l'Industrie du plastique, ces tuyaux relarguent, de manière chronique, dans l'eau, des résidus de chlorure de vinyle connus pour leur caractère cancérogène. Là et quand il est recherché, ce polluant est encore retrouvés par les analyses d'eau, à des taux dépassant dans plusieurs milliers de communes françaises la limite réglementaire (fixée par l'Union européenne en 1998) de 0,5 μg/L ; des centaines de milliers de Français ingèrent donc, sans le savoir et depuis des décennies, cette molécule.

 

En dépit d'obligations légales, la première campagne systématique de recherche du CVM dans l'eau n'a débuté qu'en 2011; et en 2025, la cartographie de cette pollution est encore lacunaire. Selon le ministère de la Santé, environ 140 000 km de canalisations seraient concernés par une contamination au CVM.

 

Une étude a montré qu'en conditions d'écoulement maîtrisées, en 48 heures de contact entre une eau à 10 °C et une eau à 20 °C, le taux de CVM dissous dans l'eau double ;

  • à une température donnée, la teneur en CVM dans l'eau d'une canalisation en PVC augmente pratiquement linéairement avec le temps de contact ; la concentration double entre 24 heures et 48 heures de temps de contact ;
  • le transfert de CVM depuis une telle canalisation en PVC vers l'eau est important au début de l'exploitation de la canalisation, puis décroît au fil des années. Toutefois, au vu des concentrations en CVM dans les canalisations et dans l'eau, il est estimé que le relargage de CVM peut encore théoriquement durer plusieurs siècles.

 

En , le journal Le Monde relaye un article scientifique qui critique « le discours mensonger des industriels chargés de sa fabrication » et l'inaction de l'État français en matière de prévention et de traitement de ce problème sanitaires, et qui rappelle que les industriels connaissaient la toxicité de cette molécule dès les années 1960 ; une molécule pour laquelle l'Union européenne n'a pas fait de focus, et qui a fait l'objet de déclarations trompeuses des autorités françaises (qui ont systématiquement minimisé les risques associés à l'ingestion de monomère de plastique « en occultant des informations décisives dans ses communications publiques », alors que la dangerosité du CVM, même à faible dose, était connue des industriels et confirmée par les agences sanitaires du pays). Le chercheur, en s'appuyant sur des arguments scientifiques, sur des rapports publics et les données d'agences régionales de santé (ARS), montre que l'État français n'a en outre pas respecté son obligation européenne de mettre en place des mesures visant à éviter les dépassements de normes de potabilité de l'eau, ce qui fait selon lui de ce problème un « scandale sanitaire majeur » et une « négligence fautive ».

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 15:45

PFAS

 

Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (SPFA), plus connues sous le nom « PFAS » (de l'anglais per- and polyfluoroalkyl substances), également appelées polluants éternels du fait de leur persistance dans l’environnement, autrefois aussi dénommées composés perfluorés, sont des composés organofluorés synthétiques comportant un ou plusieurs groupes fonctionnels alkyle per- ou polyfluorés. Elles contiennent au moins un groupement perfluoroalkyle –CnF2n

 

Un sous-groupe des PFAS, les tensioactifs fluorés, possèdent une « tête » hydrophile en plus de la « queue » fluorée. En tant que tensioactifs, ils abaissent plus efficacement la tension de surface de l'eau que leur homologues dont la queue hydrophobe est à base hydrocarbure.

 

Certaines PFAS (acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), acide perfluorooctanoïque (PFOA) et Acide perfluorononanoïque (PFNA) notamment) attirent l'attention des chercheurs, des autorités de réglementation et d'Organisations non gouvernementales environnementales en raison de leur toxicité et de leur écotoxicité, de leur caractère de polluant très persistant, et d'une présence déjà généralisée dans l'eau, l'air, le sol, les pluies et les écosystèmes (faune en particulier) et dans le sang de la population générale humaine et de la faune. Ils sont retrouvés dans les organismes vivants sur toute la planète. Les scientifiques et diverses administrations appellent à rapidement « réglementer, surveiller et gérer » les PFAS.

 


formule développée du PFOA

 

Les PFAS sont « une large famille de plus de quatre mille composés chimiques » : avec leurs propriétés antiadhésivesimperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, depuis les années 1950« ils sont largement utilisés dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc. ».

Certains PFAS peuvent également se trouver dans l'emballage alimentaire des burgers ou des intrants agricoles ou des poêles antiadhésives.

 

Les PFAS sont souvent globalement surnommées Forever Chemicals (« Produits chimiques éternels ») ou FC à la suite d'un jeu de mots utilisé dans un éditorial du Washington Post de 2018. Les lettres « F-C » évoquent les symboles du fluor et du carbone, éléments chimiques qui constituent le squelette de ces molécules ; par ailleurs, la liaison carbone-fluor est l'une des liaisons les plus fortes en chimie organique, ce qui confère à ces produits une demi-vie dans l'environnement extrêmement.

 

 

Quelques tensioactifs fluorés :

 

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12 janvier 2025 7 12 /01 /janvier /2025 12:43

réduction de Stephen

 

1925

 

 

Henry Stephen

 

1889 - 1965

 

C'est une réaction chimique découverte par le chimiste anglais Henry Stephen permettant la préparation d'aldéhydes (R-HC=O) à partir de nitriles (R—C≡N) en utilisant du chlorure d'étain(II) (SnCl2), de l'acide chlorhydrique (HCl) et en hydrolysant le sel d'iminium ([R-CH=NH2]+Cl) ainsi obtenu.

La réaction se déroule selon le mécanisme suivant :

  • SnCl2/HCl réagit par une réaction d'oxydo-réduction organique avec l'imine, produisant un chlorure d'iminium ;
  • l'iminium est hydrolysé et donne l'aldéhyde voulu.
Théorie -78- réduction de Stephen
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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 18:16

Les CFC

 

Les chlorofluorocarbures ou CFC sont une sous-classe de gaz fluorés, eux-mêmes faisant partie de la famille des halogénoalcanes. Ce sont des gaz composés dérivés des alcanes, où tous les atomes d’hydrogène ont été substitués par des atomes de chlore et de fluor.

 

Ils font partie des gaz qui contribuent à la dégradation de la couche d'ozone.

 

Le chimiste français Henri Victor Regnault est le premier à isoler le chlorure de méthylène en 1840. C'est le chimiste belge Frédéric Swarts qui a développé la synthèse des CFC au cours des années 1890.

 

Vers la fin des années 1920, Thomas Midgley Jr. a amélioré le procédé de synthèse et breveté l'usage des CFC comme réfrigérants, en substitution à l'ammoniac (NH3), au chlorométhane (CH3Cl) et au dioxyde de soufre (SO2), qui étaient alors utilisés communément malgré leur toxicité. Parmi les avantages des CFC comme agents réfrigérants, une basse température d'ébullition, un moindre degré de toxicité et plus généralement les propriétés d'un gaz inerte.

 

En 1930, à l'assemblée du congrès de l’Association américaine de chimie, Midgley démontra le caractère non toxique et ininflammable du Fréon en inhalant le gaz et le soufflant ensuite lentement sur une bougie allumée, qu’il éteignit.

 

Contrairement à d'autres halogénoalcanes, par exemple les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), les CFC ne contiennent plus aucun atome d'hydrogèneces molécules sont complètement halogénées. Seuls subsistent les atomes de carbone centraux de l'alcane, entourés par des atomes de chlore et de fluor. Les différences entre les diverses molécules de CFC sont le nombre d'atomes de carbone, de chlore et de fluor, et la disposition des atomes dans l'espace (isomères). 

 

 

Synthèse

 

Les chlorofluorocarbures sont synthétisés à partir d'alcanes, par substitution des atomes d'hydrogène par des atomes de chlore et de fluor.

CH4 + 4Cl2 → CCl4 + 4HCl
CCl4 + 2HF → CCl2F2 + 2HCl.

Dans ce cas, c'est le méthane qui est substitué par deux atomes de fluor et deux de chlore.

 

Les CFC doivent leurs succès industriels et commerciaux à leurs propriétés : inerte, stable, ininflammable, non-toxique et très faible prix de fabrication. Ce qui explique que les gaz nobles, très coûteux, ne sont pas utilisés à leur place. En outre, chaque CFC a un point d'ébullition différent, convenant à des applications variées. Avant que les CFC ne soient découverts et industriellement produits, pour les mêmes usages on utilisait : l'ammoniac anhydre (NH3), le tétrachlorométhane (CCl4), le chlorométhane (CH3Cl), le dioxyde de soufre (SO2) et le méthane (CH4) qui étaient toxiques et/ou inflammables et/ou explosifs, source d'accidents domestiques : des gens mouraient asphyxiés ou brûlés vifs durant leur sommeil à cause d’une fuite de leur réfrigérateur ou lors de l’utilisation d’une bombe aérosol, le méthane propulsant le liquide pouvant former un mélange détonant avec l’air dans une pièce close.

 

Dans les années 1980, les CFC étaient utilisés dans plusieurs secteurs industriels :

  • l'industrie du froid ;
  • l'industrie des nettoyants industriels ;
  • l'industrie des propulseurs ;
  • l'industrie des mousses isolantes.

 

Certains CFC sont de puissants gaz à effet de serre et sont en outre responsables, pour une bonne part, de la destruction de la couche d'ozone stratosphérique — couche qui protège les écosystèmes des effets délétères des UV solaires et évite aux humains de nombreux cancers de la peau et des dégâts oculaires et immunitaires. Chaque atome de chlore issu de la décomposition de CFC en altitude détruirait en moyenne cent mille molécules d'ozone5. Le brome, bien moins abondant que le chlore, est cependant 45 à 60 fois plus efficace que lui (par atome) pour détruire l'ozone stratosphérique. On combine leurs effets pour donner un indice global en « équivalent-chlore » ; dont le pic planétaire a eu lieu entre mi-1992 et mi-19942.

 

La catastrophe!

 

Les CFC modifient les molécules d'ozone stratosphérique (O3) en leur ôtant un atome d'oxygène. Comme ils ne se dégradent que très lentement, l'effet destructeur des CFC se poursuit jusqu'à plusieurs siècles après leur émission. Par exemple le CFC-11 ou trichlorofluorométhane:

 

Image illustrative de l’article Trichlorofluorométhane

 

qui a une durée de vie estimée de 52 à 58 ans dans l'atmosphère selon l'OMM est un destructeur d’ozone stratosphérique et un puissant gaz à effet de serre (son potentiel de réchauffement global est de 5,160 sur 100 ans).

 

Les États ont interdit les CFC, via le Protocole de Montréal, signé en 1987. Depuis les années 1990, le trou de la couche d'ozone a commencé à se réparer, mais l'amélioration semble moins rapide depuis le début du XXIe siècle.

 

En 2018, Montzka et al., l'OMM9, la NOAA et l'AGAGE montrent que l'émission mondiale de CFC-11 était d’environ treize gigagrammes par an (Gg/an) pour 2014-2016, dépassant la moyenne 2002-2012. L'Asie de l'Est semble en cause, avec une augmentation détectée dès 2013 par l'AGAGE. Une augmentation de 10 Gg/an a été observée de 2014 à 2016, par rapport à la période de référence 2002-20127 et cette augmentation pourrait avoir commencé dès 20077.

 

Thomas Midgley Jr. (1889-1944)

 

l'une des personnes ayant causé le plus de dommages à la couche d'ozone dans l'Histoire humaine

 

C'est un ingénieur américain formé à la mécanique mais rapidement devenu chimiste et inventeur dans le domaine de l'automobile, des carburants et des caoutchoucs synthétiques.

 

Il a cofondé et codirigé Ethyl Gasoline Corp. qui a été et reste le premier producteur mondial d'additifs de carburants, et en particulier du plomb tétraéthyle.

 

Il s'est principalement fait connaître pour avoir développé deux inventions qui ont marqué le XXe siècle : le plomb tétraéthyle, un additif antidétonant pour carburants, et les chlorofluorocarbures (CFC), utilisés durant la Seconde Guerre mondiale comme diffuseur atmosphérique de répulsifs chimiques contre les insectes, mais surtout massivement utilisés dans le monde durant plusieurs décennies dans les aérosols et systèmes de climatisation.

 

Malgré leur utilité apparente, ces deux produits se sont révélés gravement nocifs pour l'environnement et pour la santé.

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 18:14

GBL

 

Image illustrative de l’article Gamma-Butyrolactone

 

La γ-butyrolactone (GBL) est un solvant industriel précurseur de l'acide γ-hydroxybutyrique (GHB). Elle est utilisée dans l'industrie comme solvant de peinture, époxyde ou vernis à ongles où ses caractéristiques de solvant dissout le plastique et les vernis.

 

Cette lactone possède une faible odeur caractéristique de beurre rance (l'acide butyrique tirant son nom du beurre, les lactones faisant primordialement référence aux compositions et décompositions acides-alcools du lait où elles ont été découvertes par distillation). Elle est présente à l'état naturel à la concentration de 3 à 10 et même 20 μg/mL (0,02 mL/L) dans différents vins8, plus particulièrement rouges. C'est du point de vue chimique la plus simple des lactones.

 

Effet sur l'organisme

 

 

Dans le corps humain, la gamma-butyrolactone se transforme en gamma-hydroxybutyrate (GHB); c'est pour cela qu'elle produit les mêmes effets que le GHB : euphorie, production d'hormone de croissance, relaxation, augmentation de la libido ; coma potentiellement mortel en cas d'overdose.

 

Ce solvant peut être détourné en drogue. Ses dosages sont très faibles, entre 0,25 et 2,0 ml le plus souvent et strictement selon la sensibilité individuelle (dose très inférieure à celle de l'alcool pur, de vingt à quarante fois plus fortes plus les doses de GBL sont élevées). Au-delà, une sédation lourde amenant à un profond sommeil et une incapacité à rester éveillé peut se faire ressentir, et ce typiquement entre 1,2 et 2,5 ml maximum. La prise à jeun augmente la vitesse d'absorption et donc les effets, qui se font ressentir en moins de 20 min au lieu de 45 à 60 min. Les effets durent d'une à quelques heures (quatre à cinq).

 

Comme pour le GHB, les faibles doses peuvent produire une euphorie, une sensation vertigineuse et une exacerbation de la sensibilité (libido, érotisme tactile…) de type alcool, sans pour autant perturber la vigilance ni distordre les perceptions au degré de ce dernier. Une envie de dormir succombante peut se faire ressentir et peut s'avérer très dangereuse selon les circonstances. Des doses plus fortes bloquent l'effet euphorique et tout le système de récompense (même des opiacés), notamment dopaminergique, et provoquent un puissant effet hypnotique. Le dosage est ainsi délicat et peut s'avérer problématique ou traitre en cas de prise répétée ou rapprochées ; l'accumulation peut amener à une concentration provoquant ce pressant sommeil. 

 

Son caractère hautement acide, tout autant que sa saveur écœurante, impose une haute dilution préalable à toute consommation et c'est pourquoi le GHB (également appelé drogue du violeur) lui est préféré car il est nettement moins dangereux. Le GBL est aussi beaucoup moins stable quand il est dilué (il se dégrade vite en milieu aqueux et au contact d'acides ou de bases). Ses pics plasmatiques se montrent plus aigus (plus concentrés et provoquant plus de somnolence), imprévisibles (absorption aléatoire) et nauséeux. Pour ces raisons, le GBL n'est pas souvent recherché comme psychotrope, il n'est considéré que comme un succédané parfois redouté et mal perçu du GHB.

 

GHB

 

Image illustrative de l’article Acide gamma-hydroxybutyrique

 

L'acide 4-hydroxybutanoïque ou γ-hydroxybutyrate (GHB), anciennement et uniquement dans le monde francophone, connu sous le nom abrégé de gamma-OH, est un psychotrope et très puissant dépresseur du système nerveux central, utilisé à des fins médicales ou à des fins détournées. Le GHB est une substance endogène, produite physiologiquement et naturellement dans le cerveau des mammifères et sa structure chimique est très proche du neurotransmetteur GABA..

 

Le GHB est synthétisé pour la première fois en 1874 par le chimiste russe Aleksandr Mikhaïlovitch Zaïtsev.. Henri Laborit, au cours de ses études sur le neurotransmetteur GABA, le synthétise de nouveau en 1961.

 

Relation chimique entre GBL et GHB

 

L'ouverture du cycle de la GBL s'effectue généralement en milieu basique par exemple en présence de soude caustique.

 

La réaction se produit par attaque nucléophile de l'ion hydroxyde (HO) sur le carbone portant la fonction ester interne (lactone), celui-ci étant déficitaire en électrons par l'effet inductif attracteur de l'oxygène. Le cycle s'ouvre (lactonolyse) par retour d'un doublet d'électrons sur l'oxygène. On obtient ainsi le gamma-hydroxybutyrate. Une réaction de saponification peut en découler et conduire à la formation de gamma-hydroxybutyrate de sodium (sel sodique de l'acide gamma-hydroxybutyrique).

 

À noter : en milieu basique ou fortement anhydre, le GHB peut être reconverti dans sa forme lactone, donc en GBL.

 

Ouverture de la GBL en GHB

 

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28 décembre 2024 6 28 /12 /décembre /2024 11:51

fluor et soufre font bon ménage...

 

déjà au siècle dernier dans les années 80

 

I

 

travaux personnels de recherche -22-

 

avec Nb et C2F6S3O4N

 

CF3-SO2-N=S=N-SO2-CF3

 

ou

 

N,N'-Bis(trifluorométhylsulfonyl)sulfur

 

 

rappel

 

janvier 1982

 

Travaux personnels -22-

 

réaction entre (C5H5)2Nb(CH3)2 et le réactif (CF3SO2N)2S

 

 

Le composé organométallique noté (15), de type ML4X5 se forme selon une réaction de triple pontage du composé de départ noté (13), structure confirmée par l'analyse élémentaire.

Le composé de départ noté (16) de type ML4X4 subit une réaction d'oxydation de l'atome central de niobium passant du degré d'oxydation IV au degré d'oxydation V.

 

 

Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage
Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage

 

II

 

travaux personnels de recherche -16-

 

avec Nb et C4F6 (ou hexafluorobutyne ou hfb)

 

Image illustrative de l’article Hexafluoro-2-butyne

 

L'hexafluoro-2-butyne ou hfb est un fluorocarbure de formule chimique F3C–C≡C–CF3. C'est un dérivé de l'acétylène (ou éthyne) particulièrement électrophile, et par conséquent un diénophile efficace pour la réaction de Diels-Alder.

Il est obtenu en faisant réagir du tétrafluorure de soufre SF4 sur de l'éthynedicarboxylate de diméthyle H3CO2C-C≡C-CO2CH3 ou du fluorure de potassium KF sur de l'hexachlorobutadiène C4Cl6.

Sa synthèse se fait par l'action du tétrafluorure de soufre sur l'acide acétylènedicarboxylique ou par la réaction du fluorure de potassium (KF) avec l'hexachlorobutadiène.

Il réagit avec le soufre pour donner le 3,4-bis(trifluorométhyl)-1,2-dithiète. La cycloaddition du HFB et du dithionitronium (NS2+) donne le cation 1,2,5-dithiazolium. Ce dérivé peut être réduit au radical neutre à 7 électrons. Ce 1,3,5-dithiazole particulier est également un exemple rare de radical qui peut être obtenu sous forme solide, liquide et gazeuse. Sous forme gazeuse, il est bleu.

 

rappel

 

février 1982

 

Travaux personnels -16-

 

réaction entre (C5H5)2Nb(CH3)Set l'hexafluorobutyne C4F6

 

Le composé organométallique noté (37), de couleur violette, probablement de type ML5X3 se forme selon une réaction d'ouverture du métallocycle NbS2. L'absence, sur le spectre infrarouge, de la vibration de la triple liaison carbone-carbone et celle de liaison soufre-soufre suggère cette affirmation, comme le confirme l'apparition de la vibration de la double liaison carbone-carbone. Enfin la RMN 19F confirme la position cis des deux groupements CF3 et par conséquent l'existence de la double liaison carbone-carbone.

Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage
Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage

 

III

 

travaux personnels de recherche -3-

 

avec Mo et C4F6S(ou CF3-C=[-S-S-]=C-CF3

 

 

Le 3,4-bis(trifluorométhyl)-1,2-dithiète est un composé organofluoré de formule (CF3)2C2S2, un liquide jaune. Il s'agit d'un 1,2-dithiète stable. Il résulte de la réaction de l'hexafluoro-2-butyne avec du soufre fondu. Étant plan avec six électrons pi, le composé est considéré comme aromatique. Cette description est corroborée par une étude de diffraction électronique, qui révèle une distance C=C allongée de 1,40 Å et des distances C-S raccourcies de 1,73 Å. Il a tendance à se dimériser à température ambiante, mais le dimère se fissure à température plus élevée pour revenir au dithiète. Il est utilisé pour préparer des complexes de dithiolène métallique. Il réagit avec des complexes métalliques de faible valence par addition oxydante: 

Ni(CO)4 + 2 (CF3)2C2S2 → Ni(S2C2(CF3)2)2 + 4 CO

Mo(CO)6 + 3 (CF3)2C2S2 → Mo(S2C2(CF3)2)3 + 6 COrappel

 

rappel

 

mars 1982

 

Travaux personnels -3-

 

réaction entre (C5H5)2Mo2(CO)

et le 3,4-bis(trifluorométhyl)-1,2-dithiète (tfd) (8)

 

Le composé organométallique noté (9), de type ML5X2 se forme selon une réaction de dimérisation avec double pontage du composé de départ noté (8), structure confirmée par l'analyse élémentaire et en partie par le spectre de masse (à partir du monomère et du départ des 8 groupements carbonyls).

Le composé de départ noté (1) de type ML4X4 subit une réaction d'oxydation des atomes centraux de molybdène passant du degré d'oxydation IV au degré d'oxydation V.

Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage
Travaux personnels de recherche - 23 - Chimie organométallique - Soufre et fluor font bon ménage
article paru dans L'Actualité Chimique en 2024

article paru dans L'Actualité Chimique en 2024

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19 décembre 2024 4 19 /12 /décembre /2024 18:06

cyantraniliprole

 

ou

 

3-bromo-1-(3-chloropyridin-2-yl)-N-[4-cyano-2-méthyl-6-(méthylcarbamoyl)phényl]-1H-pyrazole-5-carboxamide

 

Image illustrative de l’article Cyantraniliprole

 

Le cyantraniliprole est un insecticide du groupe d'ingrédients actifs appelés modulateurs des récepteurs de la ryanodine.

 

Il a été introduit par la société DuPont Crop Protection en 2008.

 

Le cyantraniliprole est un insecticide de la classe des ryanoïdes, plus précisément c'est un insecticide diamide. Son utilisation est approuvée aux États-Unis, au Canada, en Chine, en Inde ainsi qu'en France.

 

En raison de son mécanisme d'action peu commun en tant que ryanoïde, il a une activité contre les ravageurs tels que Diaphorina citri qui ont développé une résistance à d'autres classes d'insecticides. Pour ces raisons une dérogation existe en France permettant son utilisation contre les grosses altises sur colza et moutarde dans les régions où une résistance a été caractérisée3.

Mais le cyantraniliprole est hautement toxique pour les abeilles, ce qui a retardé l'enregistrement de son utilisation comme insecticide aux États-Unis.

 

Noms commerciaux

 

de FMC (société DuPont) :

Exirel®

Bénévia®

Verimark®

Cyazypyr

de Corteva:

Corteva Lumiposa®

de Syngenta:

Syngenta Minecto® Pro (en association avec l'Abamectine) Syngenta Minecto® Duo 40WG (en association avec le thiaméthoxame).

 

 

 

ALERTE!!! -55- Le cyantraniliprole
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19 décembre 2024 4 19 /12 /décembre /2024 17:35

cholestérol

 

ou

 

(3S,8S,9S,10R,13R,14S,17R)-10,13-diméthyl-17-[(2R)-6-méthylheptan-2-yl]-2,3,4,7,8,9,11,12,14,15,16,17-dodécahydro-1H-cyclopenta[a]phénanthren-3-ol

 

Image illustrative de l’article Cholestérol

 

C'est un lipide de la famille des stérols. Sa molécule, plate et rigide, est un constituant essentiel de la membrane des cellules de presque tous les animaux, contrôlant ses propriétés physiques (rigidité, courbure, perméabilité). Le cholestérol joue un rôle central dans de nombreux processus biochimiques.

 

Le mot cholestérol désigne une molécule unique. Les termes « bon cholestérol » (HDL) et « mauvais cholestérol » (LDL) désignent en réalité deux types de transporteurs du cholestérol dans le sang, les lipoprotéines de haute densité et les lipoprotéines de basse densité (voir notamment la teneur en cholestérol dans l'alimentation et l'athérosclérose).

 

 

Il est découvert en 1758 par le chimiste français François Poulletier de La Salle, sous forme solide dans les calculs biliaires.

 

Il est d'abord nommé cholestérine en 1814 par le chimiste français Michel-Eugène Chevreul, du grec χολή / kholế (« bile ») et στερεός / stereós (« solide »). En 1929 il est renommé cholestérol en raison de sa structure chimique.

 

La molécule de cholestérol comprend quatre cycles carbonés notés A, B, C et D (noyau cyclopentano-perhydro-phénanthrénique), huit carbones asymétriques (les carbones 3, 8, 9, 10, 13, 14, 17 et 20), ce qui fait 28 soit 256 stéréoisomères dont un seul existe : le 3β-ol lévogyre. Le cholestérol possède un groupe hydroxyle -OH sur le carbone 3 (C3). Ce groupe constitue la tête polaire et donc la partie hydrophile du cholestérol. La fonction -OH du cholestérol peut être estérifiée par un acide gras qui rend la molécule totalement insoluble dans l'eau.

Article signé Pierre Avénas paru dans L'Actualité Chimique

Article signé Pierre Avénas paru dans L'Actualité Chimique

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17 décembre 2024 2 17 /12 /décembre /2024 09:54

mocchos de sidon

 

Mochus (Μωχός), également connu sous le nom de MoschusÔchosMôchos de Sidon et Mochus le Phénicien est un physiologue ou philosophe naturel (proto-philosophe) antique.

 

 

Il est répertorié par Diogène Laërce avec Zalmoxis et l'Atlas de Maurétanie, en tant que proto-philosophe.

 

Strabon, sous l'autorité de Posidonios d'Apamée, parle d'un Mochus ou Moschus de Sidon comme l'auteur de la théorie atomique et dit qu'il était plus ancien que la guerre de Troie

 

Il est également mentionné par Flavius JosèpheTatien le Syrien et Eusèbe de Césarée.

 

 

Sa référence se serait généralisée dans les cercles atomistes issues de Diotimos de Tyr, élève de Démocrite.

 

 

Selon le physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, père de la chimie moderne, « Learned men attribute the devising of the atomical hypothesis to one Moschus a Phenician» ou "Les savants attribuent l'élaboration de l'hypothèse atomique à un certain Moschus, un Phénicien.")

.

Isaac NewtonHenry More, et Ralph Cudworth créditent aussi Mochus de Sidon comme l'auteur de la théorie atomique et certains comme en 1598 le philologue hollandais Johannes Arcerius Theodoretus (1538-1604), élève de Praedinius, puis Isaac Casaubon et John Selden identifient Mochus à Moïse. Cette thèse du Mochus/Moïse est considérée douteuse dès 1791.

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