RMN et substances illicites
En collaboration avec le Service national de police scientifique (SNPS) de Lyon, le laboratoire Chimie et interdisciplinarité : synthèse analyse modélisation (CEISAM, CNRS/Nantes Université ) propose une méthode inédite combinant la spectroscopie de Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) sur des appareils compacts à des bases de données multi-méthodes pour déterminer la composition de drogues en mélanges complexes saisies par la Police. Parmi elles, les nouvelles substances psychoactives (NSP) dont la consommation augmente et qui sont une menace pour la santé publique en Europe.
La plateforme analytique développée pour caractériser les NSP intègre plusieurs techniques afin de rendre les instruments RMN transportables plus performants. En combinant les résultats d’un ensemble d’expériences RMN optimisées mono- et bidimensionnelles sur un spectromètre compact (60 MHz en 1H) à des données obtenues par spectroscopie Infra-Rouge, une nouvelle base de données a été créée et a permis d’identifier de manière fiable les NSP qu’elles soient pures ou en mélanges. Cette plateforme analytique intégrée (voir Figure ci-dessous) a été validée en « blind test » sur 6 échantillons réels saisis par la police. Une analyse quantitative plus poussée a même permis d’évaluer la pureté de chaque substance, information essentielle pour tracer les réseaux de trafiquants
Plus accessible et plus durable que la RMN à plus haut champ magnétique et moins coûteuse que la spectrométrie de masse à haute résolution, cette approche offre à la police un nouvel outil analytique fiable pour caractériser des drogues inconnues en quelques heures.