Johann Conrad Dippel
1673 - 1735
il fit quelques découvertes utiles, entre autres celle du bleu de Prusse et de l'huile animale ou huile de Dippel, employée longtemps contre l'épilepsie et le ver solitaire.
Huile de Dippel ou huile d'os est un produit secondaire azoté de la distillation destructrice des os. C'est un liquide sombre, visqueux, comme du goudron avec une odeur désagréable.
Cette huile consiste principalement en des chaînes aliphatiques avec des fonctions azotées provenant de structures incluses comme des pyrroles, des pyridines et des nitriles.
La 2,6-diméthylpyridine ou 2,6-lutidine est un composé organique, hétérocyclique et aromatique, naturel, isolé de la fraction de base de goudron de houille et de l’huile de Dippel.
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Que sait-on du bleu de prusse en 1706?
Le marchand de couleurs Johann Jacob Diesbach découvrit accidentellement ce colorant bleu dans le laboratoire de Johann Conrad Dippel à Berlin entre 1704 et 1707, très probablement en 1706.
D'après le chimiste Georg Ernst Stahl, Diesbach essayait de produire de la laque de Florence, un pigment carminé à base de cochenille et d'alun. Habituellement, il faisait bouillir des cochenilles finement pulvérisées dans de l'eau puis il ajoutait de l'alun, du sulfate de fer et de la potasse. Un jour, qu'il était à court de potasse, il en emprunta à son collègue Dippel qui travaillait sur l’huile animale, une préparation à base de sang d'animal. Quand il rajouta cette potasse, qui était contaminée par de l'hexacyanoferrate, il n'obtint pas le rouge carmin attendu. En concentrant le précipité, il eut d'abord du pourpre puis un bleu profond.
Après
La correspondance entre Leibniz et Frisch appelle bleu de Prusse ce pigment bleu foncé en mars 1709 ; d'autres lettres de novembre 1709 disent bleu de Berlin (« berlinisch Blau »).
Diesbarch et Frisch produisirent en premier ce pigment à Berlin, au moins entre 1708 et 1716. Frisch en assurait principalement la promotion et la vente ; il en tirait des profits substantiels. Johann Conrad Dippel le produisit aussi aux Pays-Bas, durant son séjour dans ce pays jusqu'en 1714.
Dès 1709, le nouveau pigment est envoyé aux peintres de Paris, Leipzig, Bâle et en Italie. Les peintres européens l'adoptent rapidement.
Le médecin naturaliste britannique John Woodward publie en 1724 dans les Philosophical Transactions un procédé de production, sur la base d'une lettre reçue d'Allemagne.
L'année suivante, le chimiste médecin Étienne-François Geoffroy, révèle aux chimistes français les secrets de fabrication et bientôt toute l'Europe est au courant. Le bleu est alors connu aussi sous le nom de bleu de Paris.
"Bleu comme Nos Mots circulant sur le fil de Soie,
s'émerveillaient d'Amour La Princesse et son Prince,
et de PruSSe de ce ciment scellant notre UNion"